Un petit chaton femelle d’environ 2 mois décédé le 28 octobre 2013 a été diagnostiqué positif au virus de la rage par l’institut Pasteur.
Ce chaton avait été trouvé le 25 octobre rue Marguerite à Argenteuil (Val d’Oise). 5 personnes qui ont été en contact avec ce chaton ont été déjà identifiées et ont reçu un traitement préventif contre la rage. Le ministère de l’agriculture a émis un communiqué pour essayer de retrouver toutes les autres personnes (et animaux) qui auraient été en contact avec ce chaton. Ces personnes doivent appeler rapidement le 08 11 00 06 95.
Quels sont les risques pour les personnes exposées ?
La rage est, rappelons-le, une maladie mortelle. Elle se transmet après morsure, griffure et même léchouilles sur une peau égratignée ou lésée. Cette maladie engendre des symptômes nerveux, il n’y a pas de traitement efficace quand les symptômes sont déclarés, par contre comme le rappelle le ministère de l’agriculture : « le traitement préventif de la rage humaine, administré après le contact avec l’animal porteur, mais avant l’apparition des symptômes, est très efficace ».
Les symptômes peuvent mettre 15 jours à se déclarer chez l’animal, il est donc important de retrouver toutes les personnes ayant été en contact avec le chaton et de leur administrer le traitement préventif le plus rapidement possible. Cette enquête pour retrouver ces personnes qu’effectue le ministère est ce qu’on appelle une enquête « épidémiologique ».
Comment un cas de rage est-il possible alors que la France est indemne de rage ?
La France est effectivement indemne de rage autochtone depuis 2001. On parle de rage autochtone car il s’agit de la rage transmise par des animaux nés et vivants sur le sol français (les renards, les chauve-souris). Grâce aux campagnes de vaccination des renards menée à partir de 1986, la rage est devenue indemne de rage. Les renards ont été vaccinés grâce à des vaccins oraux déposés sur des appâts envoyés par hélicoptère !! Le dernier cas de rage « vulpine » (c’est à dire rage ayant touché un renard) remonte à 1998.
Compte-tenu de ce fait, l’hypothèse privilégiée pour l’origine de ce cas de rage en région parisienne est qu’il s’agit d’une rage « importée » de l’étranger. En effet, des voyageurs craquent souvent pour de jeunes chiots ou chatons lors de voyages dans des pays non indemnes de rage (en général d’Afrique du Nord) et les importent en toute illégalité dans leur bagages. Le problème est qu’ils rapportent sans le savoir un animal potentiellement enragé et que les symptômes ne mettront qu’une quinzaine de jours à se développer.
Rappels importants
– il est impératif de présenter tout chien ou chat ayant mordu ou griffé à un vétérinaire dans les 24 heures suivant la blessure. L’animal fait l’objet d’une surveillance sanitaire par le vétérinaire pendant 15 jours ;
– Lors de morsure, la plaie doit être lavée avec de l’eau et du savon puis rincée abondamment et désinfectée avec une solution antiseptique. Il est indispensable de consulter rapidement un médecin, qui pourra selon le contexte orienter la personne mordue vers un centre antirabique ;
– Les animaux sauvages ou errants ne doivent pas être manipulés surtout lorsqu’ils sont trouvés malades ou blessés.
– En voyage à l’étranger, ne pas ramener d’animal trouvé, même s’il a l’air en bonne santé et est très mignon 🙂
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2 Replies to “Un cas de rage sur un chaton en région parisienne”